Le 6 avril 2021, Loucif Hamidouche est intervenue durant le conseil municipal de Vénissieux en sa qualité de conseillère élue. Mais aussi en tant que mère. Infirmière aux Hospices Civiles de Lyon, elle a partagé ses craintes quant aux impacts du port du masque obligatoire dès 6 ans à l’école, notamment sur ses enfants scolarisés dans celle de sa ville.
Ainsi, ce fut pour elle l’occasion de porter la voix d’un certain nombre de représentants de parents d’élèves en colère. Dans ce sens, Loucif Hamidouche a étayé son propos en s’appuyant, d’une part, sur plusieurs informations relatives aux conséquences sanitaires du port du masque sur la santé des enfants. D’autre part, sur un courrier adressé au préfet. Dans celui-ci, elle l’alerte et lui rappelle les textes internationaux ratifiés par la France, relatifs aux droits de l’enfant et à la préservation de ses intérêts.
Alors que les instances gouvernementales françaises ont renforcé le protocole sanitaire dans toutes les écoles du pays en février dernier, Loucif Hamidouche s’interroge. Quels effets ces mesures ont-elles d’ores et déjà sur le bien-être des enfants ? Quels sont ceux, à long terme, que l’on ignore encore ? Le port du masque obligatoire dès 6 ans se justifie-t-il d’un point de vue sanitaire, au regard des études scientifiques parues récemment à ce sujet ? Est-il en accord avec les conventions internationales destinées à préserver la survie et le développement de l’enfant ?
Port du masque obligatoire dès 6 ans : un protocole sanitaire renforcé
Applicable depuis le 1er février 2021, ce nouveau protocole sanitaire accompagne la volonté du gouvernement français de maintenir les écoles et les établissements scolaires ouverts. Et ce, malgré la poursuite de la propagation du SARS-CoV-2. Impliquant toutes les équipes socio-éducatives, il concerne en premier lieu les parents d’élèves. Ces derniers doivent notamment prendre la température de leur enfant avant chaque nouveau départ à l’école.
En outre, les enfants continuent d’être soumis :
- À des règles de distanciation strictes d’un mètre entre eux et de deux mètres entre chaque groupe. Par exemple, lors des récréations.
- Aux gestes barrières.
- Ainsi qu’au port du masque, à l’instar de leurs professeurs et du personnel.
Le ministère de l’éducation précise dans son protocole sa qualité précise : un masque “grand public” de catégorie 1. Il est obligatoire à l’intérieur comme à l’extérieur durant toutes les phases de la journée de l’enfant. Y compris, comme le rappelle Loucif Hamidouche dans son intervention, entre chaque bouchée, lorsque les enfants déjeunent à la cantine.
Des conséquences désormais mesurables sur l’état de santé physique et psychologique des enfants
La liste non-exhaustive dressée par Loucif Hamidouche, concernant les effets du port du masque obligatoire dès 6 ans dans les écoles et les établissements scolaires de France, interpelle :
- 30% d’augmentation des syndromes autistiques.
- Explosion des consultations en pédopsychiatrie.
- Suicides par défenestration d’enfants âgés de 9 à 12 ans : “du jamais vu”.
- Souffrances des enfants s’ajoutant à celles des parents.
Cette liste s’ajoute à celle déjà produite par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans plusieurs de ses rapports. Notamment dans celui daté du 5 juin 2020 et cité par Loucif Hamidouche dans son intervention :
- Risques accrus d’autocontamination dus aux manipulations d’un masque facial, puis de se toucher le visage et les yeux. Ces risques augmentent naturellement chez les enfants de cours élémentaire.
- Risques accrus si le masque non-médical n’est pas remplacé, favorisant la prolifération de micro-organismes. Autrement dit, des virus et des champignons que les enfants touchent et inhalent toute la journée.
- Port du masque mal supporté, en particulier chez les jeunes enfants, du fait de l’inconfort. Par exemple, pour communiquer.
- Maux de tête, céphalés, difficultés respiratoires, sensations de vertige et manque d’oxygène.
- Lésions cutanées faciales, dermites irritatives, aggravation de l’acné en cas de port fréquent et prolongé du masque.
Port du masque obligatoire dès 6 ans : une détresse aux enjeux multidimensionnels
Dans son article paru le 14 avril 2021, Le Monde souligne dans ce sens une augmentation de 40% en 2020 des recours aux urgences psychiatriques. Pour la même année, “40% des parents ont déclaré avoir observé des signes de détresse chez leur enfant lors du premier confinement”. Ces informations s’inscrivent dans la continuité de la tribune parue le 1er novembre 2020 dans Libération. Celle-ci rassemblait plusieurs psychologues spécialistes de l’enfance, à l’occasion de l’instauration du port du masque obligatoire dès 6 ans.
D’une même voix, ces dernier y rappelaient “qu’un enfant de six ans n’a pas atteint l’âge de raison […] Ses besoins d’expression sont multiples : sur le plan affectif, langagier, émotionnel, corporel. Toute entrave à cette communication spontanée, naturelle et nécessaire, si elle n’est pas porteuse de sens, est susceptible de laisser des traces à long terme.” Ces observations, tout comme ces constats mesurables, ont finalement motivé la mise en place d’un “forfait psy” par l’exécutif. Cette initiative a été mal accueillie par plusieurs professionnels.
C’est le cas de la psychologue clinicienne Marie-Estelle Dupont. Interviewée deux jours après l’annonce de la mise en place de ce forfait, celle-ci s’interroge à son tour : “Est-ce déontologiquement et éthiquement cohérent qu’un psychologue essaye de faire passer la pilule ?”. Avant d’ajouter : “Nous, psychologues, ne sommes pas là pour aider les gens à s’adapter à l’inacceptable.” De fait, en l’état actuel des choses, sur quels éléments se fonder pour distinguer ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas, ou plus ?
Port du masque obligatoire dès 6 ans : retour aux fondamentaux scientifiques
Après l’avoir présenté comme inutile, puis l’avoir seulement recommandé, le gouvernement français a finalement rendu progressivement le port du masque obligatoire. Dans les transports en commun, dans les espaces publics clos puis sur tout le territoire. De fait, les contradictions relevées dans les différentes études scientifiques menées depuis, destinées à mesurer l’efficacité du port du masque, ont accentué le flou. Malgré tout, après plus d’un an d’observation et de compilation de données, certains axes se détachent.
Du côté des arguments qui lui sont favorables, le masque réduirait, d’une part, la circulation du virus en limitant sa diffusion dans l’air. D’autre part, il diminuerait celle d’autres infections respiratoires à l’instar de la grippe, comme l’avance une étude du Boston Medical Center publiée en mars dernier. Enfin, il protègerait également de la pollution, voire de l’inhalation de microplastiques. Néanmoins, ce n’est pas sans ignorer d’autres faits avérés, qui encouragent à se questionner sur ses bénéfices. Et ce, à la vue des conséquences multiples et complexes sur la santé, notamment celle des plus jeunes.
Les enfants se font contaminés par les adultes bien plus qu’ils ne les contaminent
C’est ce qui ressortait déjà d’une étude menée par l’Institut Pasteur, fin avril 2020. Et ce, sur la base de 1340 personnes reliées aux écoles primaires de Crépy-en-Valois dans l’Oise, dont 510 élèves. Les résultats tendaient à démontrer que les parents étaient la source de l’infection de leurs enfants. Et ce, dans le cadre d’une contamination intra-familiale plutôt qu’à l’école.
En outre, “les enfants infectés n’ont transmis le virus ni aux autres enfants, ni aux enseignants et ni aux autres personnels des établissements scolaires […] Cette étude confirme également que le plus souvent, les jeunes enfants, lorsqu’ils sont infectés par ce nouveau coronavirus, ne développent pas de symptômes de la maladie ou présentent des symptômes mineurs qui peuvent ne pas conduire à évoquer le diagnostic.”
Aucune preuve que le masque offre une réelle protection contre le SARS-CoV-2
La méta-étude à l’origine de ce résultat, effectuée en laboratoire, est signée par l’Institut Cochrane en novembre 2020. Celle-ci la conclut de la manière suivante : “Les résultats des essais randomisés n’ont pas montré de réduction claire de l’infection virale respiratoire avec l’utilisation de masques médicaux/chirurgicaux pendant la grippe saisonnière”.
Une seconde étude danoise randomisée, publiée en mars 2021, indique à son tour que le port du masque ne réduit pas significativement le risque d’infection au SARS-CoV-2. Quant à cette dernière étude irlandaise sur le port du masque obligatoire à l’extérieur, elle confirme son inutilité, avec seulement 0,1% des contaminations mesurées en extérieur.
Notre organisme a besoin de se confronter aux microbes et aux virus
C’est d’autant plus vrai pour celui des enfants. Ainsi, les épidémies naturelles annuelles, notamment de virus respiratoires, sont celles qui bâtissent, en parallèle de vaccins sûrs et efficients, une immunité de groupe, comme le rappelle l’Institut Pasteur dans cet article.
Par conséquent, le fait de chercher à prévenir toutes les infections et la circulation des virus n’est pas forcément une bonne chose. Qui plus est, pour l’élaboration de nouveaux vaccins d’une année sur l’autre. Celle-ci s’effectue habituellement par l’observation des souches de virus qui circulent dans l’hémisphère sud. De fait, comment déterminer quelle souche sera prédominante à la prochaine saison si l’on empêche cette circulation par le port du masque obligatoire ?
Retour aux fondamentaux législatifs et conventionnels internationaux
Les conséquences sanitaires multidimensionnelles du port du masque obligatoire dès 6 ans dans les écoles sur l’enfant se doublent de conséquences sur son développement, ses intérêts et sa dignité. Dans cette optique, la conseillère municipale Loucif Hamidouche rappelle les textes internationaux en vigueur. Entre autres, pour la protection des droits de l’enfant.
Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE)
Entrée en application en France le 6 septembre 1990, la CIDE est le premier texte international de l’Histoire à reconnaître les moins de 18 ans comme des êtres à part entière porteurs de droits. En tout, 195 pays l’ont ratifiée. Comme le rappelle l’UNICEF sur son site, “cette convention est juridiquement contraignante pour les États signataires, qui s’engagent à défendre et à garantir les droits de tous les enfants sans distinction et à répondre de ces engagements devant les Nations unies.”
Dans l’article 3 alinéa 1, elle stipule, entre autres, que “l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.” Et ce, “dans toutes les décisions qui concernent les enfants”, quelle que soit la nature des acteurs institutionnels, privés, juridiques et/ou législatifs qui les prennent. De plus, dans l’article 6 alinéa 2, elle impose aux États d’assurer “dans toute la mesure possible la survie et le développement de l’enfant”.
Convention d’Oviedo sur les Droits de l’Homme et la biomédecine
Signée par la France le 4 avril 1997 et publiée au Journal officiel le 5 juillet 2012 via le décret n° 202-855, cette convention constitue le seul instrument juridique contraignant à l’international pour la protection des Droits de l’Homme.
Reprenant à son compte les principes de la Déclaration des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948, elle en définit plusieurs autres essentiels pour la biomédecine, relatifs au consentement libre et éclairé (article 5), au droit au respect de la vie privée, au droit à l’information. Mais aussi concernant la :
- Médecine quotidienne : en faisant prévaloir l’intérêt et le bien de l’être humain sur le seul intérêt de la société ou de la science (article 2), ainsi qu’en garantissant “un accès équitable à des soins de santé de qualité appropriée” (article 3).
- Recherche biomédicale : soumise au “respect des normes et des obligations professionnelles ainsi que des règles de conduite applicables en l’espèce” (article 4). Cet élément renvoie, par exemple, à la “course au premier vaccin” ayant eu lieu en 2020. Celle-ci a rendu difficile une évaluation objective du rapport bénéfice/risque. Tout en réduisant la durée habituelle des phases d’essais vaccinaux.
- Génétique : l’article 12 souligne entre autres “qu’il ne pourra être procédé à des tests prédictifs de maladies génétiques, ou permettant soit d’identifier le sujet comme porteur d’un gène responsable d’une maladie, soit de détecter une prédisposition ou une susceptibilité génétique à une maladie, qu’à des fins médicales ou de recherche médicale”.
Port du masque obligatoire dès 6 ans : l’affaire de tous
Enfants, parents d’élèves perplexes et/ou inquiets et/ou en colère, représentants élus : Loucif Hamidouche a souhaité incarner leur porte-voix à tous par son intervention. Au-delà, les éléments informationnels qu’elle a mis en avant ne peuvent pas, en l’espèce, sacraliser une quelconque opinion. Dès lors, les faits mesurables et les engagements pris par les instances nationales à l’international semblent former les seuls étalons valables à la mise en place et/ou à la pérennisation de toute règle non-sanitaire prise pour endiguer toute épidémie.
En outre, certains des derniers mots de Loucif Hamidouche interrogent à nouveau. D’une part, quant à l’efficacité de “décisions prises et imposées sans discussion”. D’autre part, quant au fait que l’on ignore la plupart des “dégâts à moyen et long terme qui risquent d’impacter la santé de nos enfants”. Si toutefois, le port du masque obligatoire notamment se poursuit dans les établissements scolaires. Enfin, quant au fait que “ce ne sont que des enfants, avec toute l’innocence qui les caractérise […] Il faut les laisser respirer librement.”